jeudi 18 décembre 2014

SEJOUR DE DECEMBRE 2014

-Préambule-

Je ne peux commencer cette nouvelle page sans une pensée pour Maurice Mahier et Christian Carel. 
Maurice fut l'un des tous premiers adhérent de l'association, dès sa création, et a été fidèle membre bienfaiteur jusqu'à sa disparition. Christian et son épouse Michèle nous avait rejoints en 2013 comme membre bienfaiteur, et ne manquait pas une occasion de manifester son intérêt pour notre travail.
Ils ont été présents dans mon coeur chaque jour de cette mission. 
Les villageois de Zanrcin et les membres de l'association s'associent à moi pour leur rendre hommage, et présenter nos condoléances.

-Philippe Mahier-


-LE PROJET MARAÎCHAGE-


La saison des pluies est terminée. Une quinzaine de parcelles ont été cultivées. C'est en dessous de nos attentes, mais à notre grande satisfaction, les usagers du jardin ont réussi à produire leur première récolte, soit pour en tirer un bénéfice à la vente, soit pour diversifier l'alimentation du foyer. Aubergines, choux, piments, haricots secs, tomates, etc.... Le second cycle a eu du mal à démarrer, encore pour des problèmes d'eau!....
David nous a bien informés qu'il y avait des problèmes d'eau, sans nous en donner vraiment le détail. Aussi, nous ne comprenions plus....
Frédéric ZEBA ayant été mandaté pour organiser un cycle de formation à la culture maraîchère en novembre, nous attendions ses informations. 
Je suis arrivé à Zanrcin le dernier jour de la formation. Et c'est ainsi que j'ai découvert que deux des quatre robinets avaient un débit tellement faible qu'il était impossible d'arroser toutes les parcelles dans la même soirée.


A l'issue d'une nouvelle réunion avec les usagers du jardin, et en concertation avec Frédéric ZEBA, nous décidons de construire pour chaque robinet un réservoir dans lequel les utilisateurs pourront plonger les arrosoirs pour les remplir. 



Organisation pour l'utilisation:
- Le petit château d'eau, alimenté au puits à ciel ouvert sera alimenté en permanence au rythme du     soleil.
- Le forage, devant alimenter à la fois la population et le maraîchage fonctionnera différemment.
Jusqu'à 9h30, il sera en mode manuel, pour fournir l'eau à la population. A 9h30, mise en route de la pompe solaire, pour le remplissage du château, après nettoyage des panneaux. A 16h30, ouverture de la vanne d'alimentation du maraîchage pour remplir les bacs, jusqu'à 18h00. A 18h00, coupure de la pompe. 
Le jardin sera donc alimenté en continu dans la journée par le petit chateau pour les travaux de plantation, et de 16h30 à 18h00 par le grand château pour l'arrosage. La population gardant le bénéfice du forage pour les besoins domestiques de l'aube à 9h30 et de 16h30 à la nuit, en usage manuel de la pompe Volanta.

Haricots 
(les feuilles sont utilisées pour les sauces, jusqu'à la floraison)

Pépinières

Pépinières


-LA MAISON DES JEUNES-

Le dossier du projet ayant été déposé trop tard, il n'a pu être validé. Il sera remis à jour et présenté lors de la prochaine session en 2015. Nous avions cependant engagé l'association pour environ 20% du montant du projet. Afin de respecter cet engagement, nous avons fait fabriquer une partie des bancs prévus, afin que les jeunes puissent assister à la prochaine Coupe d'Afrique des Nations de football dans de bonnes conditions. 16 bancs, commandés et livrés, formeront des gradins dans la salle des jeunes.

Un meuble a également été installé, destiné à ranger les livres et les jeux de société

Des affiches de prévention sur le SIDA ont été collées.

Nous avons demandé aux jeunes de construire un local d'environ 15m2 attenant à la maison des jeunes, afin de pouvoir y entreposer bancs et chaises destinés à la location sans encombrer la salle. En février, nous financerons la couverture en tôles et la porte de ce local. 
Si le dossier est accepté comme nous l'espérons, l'ensemble du projet devrait être concrétisé fin 2015.



-LES FAUX DE LEON-


 Un grand merci à Léon, qui après avoir offert le fer à gauffres, nous avait offert une faux. Celle-ci a été reproduite à l'identique en 10 exemplaires par un artisan de Zorgho. Les faux ont donc été distribuées en priorité aux plus âgés.


Amadou a fait la démonstration. Sur les herbes hautes

... puis sur les tiges de mil.


-LES TRAVAUX D'HIVER-

Les récoltes des grandes cultures annuelles sont maintenant terminées. Si la culture du mil a donné de bons résultats, celle du riz, destiné plus à la vente qu'à la consommation familiale, est très décevante (moins 75% pour la famille d'Amadou...).
Dans chaque foyer les hommes s'affairent à la fabrication des greniers à mil qui remplaceront ceux de l'année précédente.






-L'HÔPITAL DE ZORGHO-


L'hôpital de Zorgho, situé à une bonne quinzaine de kilomètres, est l'hôpital de district, couvrant une population d'environ 450 à 500 000 habitants. Il gère également une soixantaine de dispensaires.
L'hôpital compte 5 médecins. Ils effectuent des consultations (sous condition que les consultants soient d'abord passés par un dispensaire) et les visites des malades hospitalisés.
Le service des urgences de l'hôpital est sous l'autorité d'un Infirmier Major. Celui-ci examine le patient à l'arrivée, et le traite et/ou l'hospitalise. Le patient est revu alors par le médecin lors de sa visite en chambres.
 Dans les dispensaires, l'infirmier d'état assure les consultations, les accouchements, et les prescriptions entrant dans le cadre de protocoles établis à l'avance (palu, parasitoses digestives, etc....) Ils sont habilités à effectuer certains actes médicaux tels que ponctions lombaires ou pleurales. Lorsque la pathologie présentée ne rentre pas dans le cadre d'un protocole établi, ils adressent le patient à l'hôpital.
Des campagnes de vaccinations sont régulièrement organisées dans les écoles et les dispensaires.

Deux jeunes élèves infirmières de l'IFSI de Bourg en Bresse nous ayant sollicités pour aller faire leur stage de fin d'études à l'hopital de Zorgho, ma visite à l'hopital avait pour but de renforcer des liens déjà établis depuis un an avec la direction, mais surtout avec médecins et Infirmier Major. Deux matinées auprès d'eux m'ont permis d'enrichir ma culture personnelle, non seulement médicale, mais surtout sur les problèmes d'observance, de suivi, de prise en charge, etc....

Cela a aussi été l'occasion de me sensibiliser aux problèmes de malnutrition et de dénutrition. Un service accueille environ 25 enfants (parfois jusqu'à 50 !), en état de dénutrition sévère. L'alimentation est préparée sur place par une diététicienne. Les enfants doivent parfois rester plusieurs mois avant de retrouver un état de santé leur permettant de sortir. Dans le service, le couloir est tapissé de photos d'enfants "avant-après". 









Tous nos hommages à cette équipe, qui avec si peu de moyens arrive à accomplir des miracles!

Ce petit stage s'est terminé par une soirée brochette à Zanrcin. Un grand Merci à Younga pour sa gentillesse, et sa disponibilité.

Nous reparlerons de ce stage à notre retour après le séjour de février 2015.



-OUAGADOUGOU-


Les récents événements survenus au Burkina Faso ont bien sûr laissé quelques traces encore bien visibles dans la capitale. Je n'ai pas poussé la curiosité plus loin que devant l'Assemblée Nationale. Ouaga reste calme. Le couvre-feu reste établi de 0h00 à 5h00, mais le calme règne partout en ville, comme avant la révolution. Il n'y a pas de présence militaire ou policière particulière.
Je n'ai pas résisté à l'envie de ramener quelques photos de l'Assemblée Nationale....

La façade

L'entrée principale

Parking intérieur

Parking extérieur



samedi 19 juillet 2014

SEJOUR DE JUIN 2014

- LE PROJET-


Une nouvelle fois, le projet maraîchage a été mis en attente....
Dès le mois d'avril, Amadou et David nous ont informés que faute d'un positionnement optimum des panneaux solaires, ceux-ci se trouvant à l'ombre du chateau d'eau jusqu'à 11h00, le pompage était insuffisant pour assurer l'alimentation du maraichage en plus de l'eau de consommation des ménages. De plus, la pompe du puits à ciel ouvert était de nouveau bouchée!
Les villageois avaient donc décidé d'attendre pour commencer les cultures....
Fin mai, Frédéric ZEBA est revenu avec son équipe pour déplacer les panneaux, et réparer la pompe défaillante.
A mon arrivée le 5 juin, l'aire de maraichage offrait donc un spectacle désolant de friche. Seul le Naba avait tenté cet hiver de produire des aubergines, et tout avait séché sur place.

La parcelle du Naba au premier plan. Derrière.... la friche....

De l'autre coté....

Dès le lendemain, nous tenions une réunion avec Neb La Taaba et les maraichers, pour une mise au point.
"....L'association a décidé d'attendre que les cultures aient produit un cycle de récolte pour continuer à investir dans quelque projet que ce soit au village. Nous avons besoin que vous manifestiez une véritable volonté d'avancer...."
Les maraichers ont promis de commencer les semailles le mardi 10 juin.
Le 9 juin, nous nous rendions à Mogtedo afin que les maraichers achetent des semences et des plans (aubergines, courgettes, piments, tomates et légumes locaux...) chez un pépiniériste.



et le 10 juin, comme promis....
....sur la parcelle du Naaba....

....et de l'autre coté....

Idrissa, le président de Neb La Taba.

La pompe fonctionne.

Nous nous sommes mis d'accord avec David pour qu'il nous envoie tous les mois des photos du maraichage.
Les 20 parcelles ont été attribuées. Une 21eme parcelle a dû être créée dans les allées prévues initialement, pour une femme qui tenait absolument à cultiver. Moitié des parcelles seront cultivées par des femmes, les autres par des hommes.
Le 13 juin, jour du départ, 15 parcelles étaient en culture, les 6 dernières (dont une réservée à l'école) attendaient que les plants du pépinièriste soient assez grands pour être transplantés.

 les deux photos témoins....


Un mois plus tard.... le 11 juillet






Message de David:
"J'espère que vous aller tous bien! ici nous allons bien mais il manque de la pluie! La saison est en retard! pendant 20 jours il à plus deux fois seulement! c'est insuffisant! Nous attendons la pluie pour repiquer les tomates et les piments dans le périmètre de maraîchage. Sur les photos tu as l'aubergine local, et l'aubergine, les papayes, le gombo. Nous espérons une grande pluie pour finir de semer".
Affaire à suivre....


- LES JEUNES -

Nous avons été sollicités par les jeunes du village pour équiper la "maison des jeunes et de la culture" nouvellement créée. Ce projet a retenu notre attention car nous y voyons un moyen de motiver les jeunes à rester au village, plutôt que de partir travailler dans les mines d'or. Ce phénomène de migration dont nous avons déjà parlé est encore bien présent, même si la fièvre de l'or se termine le plus souvent par une cruelle déception. Il est important pour le village que les jeunes, main d'oeuvre solide, restent au village, au moins pour la période des cultures en saison des pluies.
Un local d'environ 50 m2 existe déjà, équipé de panneaux solaires par "Electriciens Sans Frontières" pour recharger les téléphones portables.
Les jeunes du village ont toujours répondu présents à chacune de nos sollicitations pour travailler: sur notre concession, la cloture du maraichage, les tranchées d'adduction d'eau du chateau d'eau au maraichage, etc...
Un dossier sera donc monté, afin d'obtenir pour eux un budget pour équiper ce local.

Le local a déjà été décoré.


- MOMENTS DE PARTAGE -

Chaque séjour est l'occasion de partager des instants importants dans la vie du village. Soit un simple repas, un mariage, des travaux ou simplement des moments où l'échange se fait uniquement par le regard, des gestes et des sourires, faute de comprendre la langue. 
C'est donc bien volontiers que je me suis rendu à la mosquée du village le vendredi, où j'ai été accueilli par l'Imam, pour assister à la prière du vendredi, avec toute liberté de photographier.


Les enfants sont au fond....



.... Les femmes à l'extérieur.
Les villageois pratiquent leur foi de façon très apaisée, dans l'amour du prochain, le partage et la générosité. Les nombreuses discussions que nous avons eues nous ont montré qu'ils sont aussi inquiets que nous de certaines évolutions de l'Islam....
Le lundi, j'étais invité au baptême du dernier né de la famille de notre ami Moussa. 



Partage du riz gras, le repas de fête.

Le sorcier du village s'est fait un plaisir de me recevoir pendant l'exécution de l'un de ses rites traditionnel pour un villageois.

Et bien sûr, distribution de bonbons à l'école, dans la classe de Sidonie 
qui avait nettoyé la cour de la concession avant mon arrivée.


- DE TOUT UN PEU -


 40°4 à l'ombre, 58° au soleil...

Le four à pain traditionnel à Mogtedo

 Travail de la terre après les premières pluies. 
Certaines familles doivent le faire à la main, n'ayant pas 
de zebus assez dociles pour travailler

En attendant la pluie...

Préparation du repas des enfants à l'école

A Ouagadougou, un "Fast Food"



A Ouaga: On se "perce les boutons" dans la rue....